mercredi 15 mars 2017

Fenêtre sur rue

Voila, une année. 
365 jours qu’un coup de téléphone a fait basculer ma vie. Tout ce que j’étais, avais, tout ce en quoi je croyais a volé en éclat. 365 jours que je vis avec cette boule à l’estomac qui a remplacé les papillons dans le ventre. Cette fissure dans le coeur n’est autre que la plaie laissée béante par le retrait violent, brutal, net de la flèche plantée quelques années plutôt par Cupidon. J’ai bien tenté les points de compression, la suture, mais lorsque l’on se vide de son sang, que ça pisse par tous les pores de son être, il n’y a pas grand chose à faire, si ce n’est attendre l’hémorragie totale. Ensuite, viendra le temps de la transfusion. 
365 jours au cours desquels j’ai du regarder la mort en face, parce que j’ai appris que l’amour peut tuer. Il donne envie de mourir, il offre le sentiment que l’on peut mourir à tout instant, submergé par une émotion si violente, terrassante, destructrice, qu’elle vous brise de l’intérieur.  C’est une alternative de vie. 

Vous ouvrez la fenêtre en pleine nuit, vous contemplez le vide de la rue des capucins et vous savez, vous savez que vous êtes face à un choix. Atterré par l’absence de peur, consterné par la rationalisation de la radicalité, vivifié par le souffle de votre hiver, refermer la fenêtre va vous obliger à affronter. J’ai refermé cette fenêtre comme on clôt un chapitre. Regarder la douleur en face, accepter mon anéantissement le plus absolu. C’était le 3 janvier ou peut-être le 2, je ne me souviens plus très bien et pourtant, c’était hier. Alors que le reste du monde se répandait en bons sentiments, je redoublais d’efforts pour ne pas baisser les bras, c’est d’ailleurs ce que tu m’as dit dans un ultime message « ne baisse pas les bras », mais Dieu qu’ils sont lourds parfois. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire