jeudi 27 octobre 2016

Je vais bien, ne t'en fais pas

C’était il y a un peu plus de deux ans, je me voyais sur une photo dans une piscine et je réalisais à quel point j’avais « enflé ». Je me suis longtemps demandé comment j’avais pu me laisser aller ainsi, alors même que j’étais dans une relation de couple stable et qu’il était important d’entretenir la flamme, comme on dit. Je me suis alors repris en main et ai perdu 7 kilos en deux semaines. 

Sport intensif, repas sains et équilibrés, mon corps était à nouveau affûté, mais cela n’a évidemment pas tenu, car les bonnes résolutions ne durent souvent qu’un temps, surtout si elles vont de pair avec des mesures extrêmes ! 
L’hiver, les restos entre copains, les week-ends à Porquerolles à boire du rosé et manger n’importe quoi ou à Megève, entre vin chaud, gratin de crozets et crêpes au Grand Marnier, toutes les excuses étaient bonnes. 

Et puis la vie vous rattrape et c’est la dégringolade. 
Alors évidemment les 13kg perdus depuis l’ont été dans les mauvais conditions, mais la stabilisation, elle, ne l’est pas. Manger sainement, des produits frais, bio (en bon bobo que je suis, à toute fin utile) cela aide à ne pas reprendre une lourdeur indésirable. 

Et puis, pour tout vous dire (la raison de ce texte en fait), je crois que la thérapie par l’honnêteté ça aide aussi. Cette année, je me suis épanché, répandu en palabres souvent indésirables et impudiques, mais cela m’a libéré, libéré de tous les « poids » que je me trimballe depuis bien trop longtemps maintenant. Cela paraît insensé, mais exprimer ce que l’on a sur le coeur, aussi indécent que cela puisse paraître, est véritablement libérateur. On se fait tout un monde de l’opinion des autres, de leur jugement, mais au fond, notre bien-être ne devrait-il pas être la priorité ? 
On perd tellement de temps à se réfugier dans le silence, cette hypocrisie qui consiste à se cacher derrière le regard de l’autre pour ne pas assumer ce que l’on est. 
La véritable liberté, c’est celle-ci ; celle qui consiste à dire « je suis ce que je suis et je fais de mon mieux ». 
Aujourd’hui, je crois que je me fous du regard des autres, je ne porte plus tellement d’intérêt à l’opinion de tous, car réduite à l’opinion générale. Évidemment, j’entends les inquiétudes et les prends à coeur, car j’ai l’air d’un chat écorché avec mes côtes apparentes et mes cuisses de poulet, mais je vous rassure, tout va bien. J'ai retrouvé le corps de mes 20 ans, à 34 ans, c'est énorme ! Oh le joli jeu de langage ! 
Je me sens léger, au propre comme au figuré. Plus je m’exprime et plus je m’affine, délirant non ?

Il y a 3 ans environ, j’ai acheté ce pantalon pour aller avec mes fonctions de directeur des ressources humaines et quelques semaines plus tard, j’éprouvais quelques difficultés à le boutonner. Voila le résultat aujourd’hui ! 



Cette photo a été prise ce matin et cela m’a fait rire car je me suis cru dans une mauvaise pub de Weight Watchers !
« j’ai perdu 13kg grâce au programme minceur de Weight Watchers et aujourd’hui je resplendis » (lire cette phrase avec une voix de greluche, pour un effet comique) Ahah. 


Plus j’avance sur le chaos de cette année et plus je prends conscience de l’importance de se regarder en face, comme je le fais sur cette photo. Les émotions sont ce qu’elles sont ; aussi dévastatrices puissent-elles être, elles ne sont finalement pas si difficiles à assumer. L’important étant de ne pas les combattre. 

Il y a quelques semaines, j’ai fini par admettre que j’étais toujours amoureux de mon « ex » (j’exècre cette expression, mais après tout c’est ce qu’il est désormais) et que j'espérais encore et toujours son retour, et après cela je perdais encore 2kg, alors même que je m’autorise des burgers, des frites, des pastabox et autres saloperies que je me retrouve obligé d’ingurgiter lorsque je ne prends pas le temps de préparer mes graines pour le boulot. Tout cela pour dire que la parole est libératrice et qu’il n’y a pas de fatalité, notre corps encaisse à sa façon ce que notre âme ne parvient pas à évacuer, décodage biologique quand tu nous tiens. 

Il est ainsi essentiel que chacun trouve son canal d’expression, sa manière à lui de dire « regardez-moi, j’existe, avec mes erreurs, mes défauts, mes qualités et je m’assume pleinement ». Une tâche, selon toute vraisemblance, pas si simple à exécuter, mais qui se veut si salvatrice ; ce que je fais aujourd'hui. 

Je vais bien, ne vous en faites pas ! 

vendredi 7 octobre 2016

Épilogue

A l'occasion d'une conversation concernant mon mal de dos qui devient passablement insupportable, je me suis entendu dire "il faut te soulager" et depuis cette phrase tourne en boucle dans ma tête et évidemment c'est en premier lieu à toi que je pense.
Rien de violent je te rassure, ni de rancoeur, juste le besoin d'une expression saine.
J'ai réalisé récemment qu'évidemment je t'aime toujours et qu'évidemment cela me sera particulièrement compliqué de me défaire de mes sentiments, tout simplement parce que tu es celui que tu es et c'est lui que j'aime par dessus tout. Il y a une part inconsciente bien sûr, car aimer c'est aussi et surtout se laisser porter par une émotion, une sensation. La rationalisation des ressentis n'arrive qu'en second lieu, lorsque l'on apprend à connaître cet autre.
Je me suis convaincu, dès le premier jour où je t'ai vu apparaître sur mon écran que tu étais l'homme de ma vie et tout ce que tu as pu dire ou faire durant les 6 années qui ont suivi mon premier message n'aura fait que renforcer ce sentiment, que j'ai donc entretenu.
Il y a quelques jours, en cherchant dans mon dictionnaire de décodage biologique les origines de mes douleurs dorsales, j'ai lu une phrase, écrite noir sur blanc et qu'étrangement je me répète depuis des mois "j'ai tout perdu". Ce tout étant ce que j'ai placé comme espoir, illusion d'avenir, projection de futur, investissement dans le présent, dans ta vie, dans ta famille. J'utilise le mot "illusion" car plus j'avance dans mes pérégrinations et plus je comprends que l'amour en réalité revêt différents visages, notamment celui de la projection et c'est celle-là même qui est dévastatrice. Je réalise qu'en tout état de cause, je n'ai rien perdu, si ce n'est notre quotidien (que je ne minimise évidemment pas, tu connais la profondeur de mon amour pour toi) et qu'il n'y a pas de vraie perte dans le sens où des projets et projections n'existent que dans nos têtes.
Je voulais aussi admettre que j'ai nié la difficulté qui pouvait être la tienne, que je n'ai voulu écouter que ma souffrance et que j'ai rejeté la tienne. J'ai compris que ce qui fait souffrir, c'est le fait de ne plus être aimé avec autant d'intensité que l'on aime soi-même, sans réaliser que tu avais toi aussi, encore le droit d'éprouver de l'affection. C'est probablement le plus difficile à admettre, que l'on puisse quitter quelqu'un et toujours avoir de l'affection pour lui. Pour celui qui est quitté, si l'amour n'est plus à la hauteur de celui éprouvé alors il ne vaut rien, ce qui est tristement faux et dévastateur, d'où mes accès de colère.
Enfin, il y a une vérité que je te dois, je ne sais pas si c'est bien celle-ci que je doive soulager, car je ne comprends pas encore le sens de ce mail, mais j'ai su dès le mois d'octobre de l'année dernière que c'était terminé entre nous. Je l'ai compris dès les premiers instants de tes interrogations et c'est la raison pour laquelle je suis parti avant même d'avoir trouvé du boulot. Si tu te souviens bien, j'ai dit à peu près ceci : "je vais partir à Lyon parce que ça sera plus facile de trouver du boulot en étant sur place". C'était une excuse, je savais que je n'aurai pas le courage de voir notre relation se dégrader, de te voir te renfermer chaque un peu plus dans le silence en attendant de réussir à comprendre ce que tu souhaitais vraiment. Et pour cela je m'en excuse,  car je t'ai laissé seul avec tes doutes, tout simplement parce que je savais que l'on arrivait au bout et que ma douleur, à ce moment là, à mes yeux, était plus importante que la tienne. J'en ai minimisé l'importance et je le réalise seulement aujourd'hui lorsque j'entends encore dans ma tête tes sanglots au moment de notre séparation par téléphone. C'est cette douleur là qui me hante et je te demande pardon pour n'avoir pas accepté ta souffrance.
Je vis l'année la plus difficile de mon existence car je vis dans la pleine conscience d'avoir partagé la vie d'un être exceptionnel et que cela m'a semblé bien trop court, parce qu'être aimé par toi a été le plus beau cadeau que la vie m'ait fait et que lorsque le gâteau est terminé, il n'en reste que le souvenir de son incroyable saveur. Une douleur exquise...
Il y a encore quelques jours je me demandais si je devais à nouveau couper les ponts, ne plus avoir de tes nouvelles pour t'oublier, mais je réalise que c'est une idiotie, car il s'agit d'une solution extrême et comme tous les extrêmes cela n'engendre rien de bon. Je dois laisser faire le temps, regarder la beauté de la douleur en face, elle n'a de sens que parce que notre histoire était belle.
Et en dernier lieu, je te remercie de me laisser m'exprimer comme tu l'as toujours fait. Tu t'exprimes peu, mais cela ne signifie pas pour autant que tu n'éprouves rien et c'est ce qui m'a rendu parfois amer. J'ai oublié que ce que l'on ne voit pas n'est pas inexistant... et surtout je crois que c'est mon ego qui s'en est trouvé blessé, car j'aurais voulu être l'oreille que tu as été pour moi.
Prends soin de toi.