mercredi 23 novembre 2016

Almost there

Cette année m'aura enseigné une chose : il est parfois nécessaire de tout perdre pour prendre un nouveau départ dans la vie. 

Aussi difficile que cela puisse paraître, aussi sombre que le tunnel puisse sembler, il mène irrémédiablement à la lumière. Et elle se cache dans les plus reclus des coins de notre âme. Une si petite seconde suffit pour tout effacer et des mois entiers pour tout reconstruire, mais la récompense d'amour saura poindre en temps utiles. 

S'étreindre, se respecter, s'aimer, trouver le juste accord entre le corps et l'être, voici la mission qui fût la mienne. Il m'aura fallu bien du temps pour l'accepter, cette monumentale tâche, à l'envergure si démesurée, mais à l'impossible nul n'est tenu. Je demeure désormais convaincu que les chutes sont inévitables, éprouvantes, mais indispensables. 

Regarder la douleur en face, la laisser prendre place. 

Une année entière de larmes, de souffrance, mais une énergie nouvelle, indéniable, acquise, qui m'envahit. Si l'on veut bien se donner la peine de n'être pas défini par une forme de fatalisme, l'on comprend, in fine, que les coups du sort constituent en réalité une bénédiction, tout simplement parce qu'ils nous offrent la possibilité de nous trouver, de trouver en nous une force insoupçonnée, un amour nouveau que l'on se porte à soi-même. Dans la lutte, on se découvre un courage inattendu. 

J'ai cru mourir, étreint par mon liquide lacrymal. 
J'ai cru que jamais plus je n'aimerai. 
J'ai cru que le mal devenait moi. 

Et puis, une phrase entendue ici, un petit mot déposé là, et le vent tourne. Le réveil devient soudain moins pénible, l'absence moins étouffante. Le manque demeure, mais ne tardera pas à laisser place à une expérience nouvelle, celle de l'amour de soi. I got my shit together ! 

Le plus bel instant du combat c'est lorsque l'on rend les armes. 

J'ai déposé mon épée, mon armure, mon heaume, je suis descendu de mon cheval blanc, j'ai posé le pied à terre et j'ai cessé la lutte. La lutte contre moi, la lutte contre mes émotions, la lutte contre mon coeur. 

Je me suis demandé pardon, 
je me suis accordé le pardon. 
J'ai accepté l'inacceptable. 
Je me suis trouvé beau. 

Je ne pensais pas, un jour, avoir le coeur brisé. 
Je ne pensais pas, un jour, parvenir à le réparer.