dimanche 25 décembre 2016

A vous



Mon bilan de fin d’année, n’en sera pas un. Il sera un hommage, un hommage à tous ceux sur lesquels je me suis reposé ces douze mois. Toutes mes béquilles qui m’ont permis de finir 2016 heureux. 
Il y a évidemment tous mes amis, je ne les citerai pas car chacun se reconnait. Tous savent ce que j’éprouve pour eux, je l’ai tant exprimé, cette année plus que jamais. Il y a ceux qui me manquent parce que la vie nous éloigne de temps à autres, mais qui tiennent tant de place dans mon coeur qu’ils ne sont en réalité jamais bien loin. 
Et puis, il y a 3 personnes auxquelles je voudrai dédier mon billet d’humeur. Ces 3 nouvelles comètes qui ont percuté ma planète cette année et qui instantanément m’ont touché en plein coeur. Ce qu’elles ont de commun c’est un sourire, un sourire franc, sincère, tout en dents, généreux, lumineux, porteur de tant d’amour. 

Alors évidemment la première, c’est mon Ade. Je l’appelle « mon » Ade parce qu’elle est devenue en un quart de seconde mon amoureuse platonique. Lorsque j’ai passé la porte de la boutique qui allait m’accueillir pour ces quelques mois, j’ai su. J’ai su dans son regard qu’elle jouerait une part cruciale dans ma vie, je ne me suis pas trompé et je lui ai dit. Je l’ai d’ailleurs dit à tout le monde. Pendant mon entretien, elle n’a pas dit un mot, elle a écouté, observé, souri, et moi je l’ai aimé immédiatement. Un coup de foudre amical comme il en arrive peu. Avec elle, je me suis libéré, je lui dis tout, je ne mets aucun filtre, le bon, le mauvais, le drôle, le tabou, l’indicible, mon cul, elle connaît tout. Elle est solaire, lumineuse, folle comme on aime les fous. La beauté incarnée dans un regard tendre, bienveillant, tellement généreux et empathique, elle aime d’amour pur et véritable comme une enfant qui scrute le monde avec ses yeux emplis de rêves et de potentialités. C’est un oiseau libre et je lui souhaite de s’envoler loin, tellement loin. 

Ensuite, il y a la rencontre improbable de la cage d’escalier. Mon voisin Pierrick. La première fois que je l’ai croisé, il venait de prendre ses quartiers dans l’appartement à côté du mien. Un échange  poli comme on le fait avec ses nouveaux voisins et pareil, ce sourire. Ce sourire qui me touche en plein coeur. Comment font ces gens pour donner tout ce qu’ils ont, tout ce qu’ils sont avec leurs zygomatiques ? Je l’ai re-croisé dans l’escalier quelques jours après et je lui ai raconté ma vie en moins d’une minute et demi. Je suis arrivé à la boutique et j’ai dit à mon Ade « je viens de croiser mon voisin, il est top ! » Lui aussi je lui ai dit d’ailleurs, parce que vraiment il est top. Un si bel artiste, une âme poétique, sensible, qu’on aime instantanément. Son oeuvre est à son image, tendre, émouvante, chargée de la mélancolie des poètes à la Baudelaire. Mais que cet homme est beau, une si grandeur d’âme qui resplendit dans son regard de photographe. Sa générosité n’a d’égal que sa simplicité. Une part de son art ponctue désormais mon travail, comme un hommage de l’infinie tendresse que je lui porte. Visitez son site, http://pierrickservais.com/, prenez le temps de contempler sa poésie et vous comprendrez pourquoi, lui aussi, m’a touché en plein plexus. Et puis, on rigole bien ensemble, et ma Rhéia l’adore aussi tellement que l’on ne peut s’y méprendre. 

Et enfin, il a une comète que j’ai retrouvée. Je l’ai connu il y a quelques années de cela maintenant, et à nouveau, un coup de foudre amical. Je l’avais dit à Alexandre à l’époque : «  je ne sais pas ce qui c’est passé, mais je suis tombé amoureux d’Alys ». Et puis, on a jamais réussi à vraiment se voir jusqu’à cette année. Et la réalité a rattrapé l’émotion. Dieu que cette femme est belle. Je l’aime d’amour. Quand elle vous sourit, elle vous transperce. La tendresse d’une mère, la générosité en bandoulière, la folie d’une femme fatale. Là, elle va sourire, faire la moue « genre n’importe quoi » mais je sais qu’elle entend, et qu’elle va garder ça dans un coin de son ADN. 2017 sera pour elle aussi, une belle année, je le sens. Elle est de ses personnes dont vous vous dites « elle mérite tellement d’être inondée de bonheur ». Alors, moi, avec mon petit coeur et bien je lui donne tout mon amour, parce que c’est déjà pas mal, hein ?! 


Les miens le savent, je suis dans l’excès, j’en fais souvent des caisses, mais ce qu’ils savent aussi c’est que l’amitié est pour moi ce qu’il y a de plus précieux, que lorsque j’aime, je ne fais pas qu’aimer, j’admire, l’un ne va pas sans l’autre. Et puis d’ailleurs, lorsque j’observe les satellites qui gravitent autour de ma planète, je réalise que ceux que je laisse atterrir sont ceux pour lesquels j’éprouve une admiration sans limite, pour ce qu’ils sont, ce qu’ils font, la façon dont ils aiment. Alors mes loulous, je vous dédie ce petit bilan de 2016, parce qu’au milieu des 10kg de larmes que j’ai déversés vous avez été le soleil, le réconfort, la chaleur, l’alternative de bonheur à laquelle je ne croyais pas. Je ne sais pas où nous mènera l’aventure de la vie, mais ce que je peux vous affirmer, c’est qu’il existe dans ma vie des Virginie, Fred, Céline, qui ont volé mon coeur de façon similaire et pour certaines il y a plus de 20 ans et quelles que soient les vicissitudes de cette existence, elles n’en sont jamais sorties… 

mercredi 23 novembre 2016

Almost there

Cette année m'aura enseigné une chose : il est parfois nécessaire de tout perdre pour prendre un nouveau départ dans la vie. 

Aussi difficile que cela puisse paraître, aussi sombre que le tunnel puisse sembler, il mène irrémédiablement à la lumière. Et elle se cache dans les plus reclus des coins de notre âme. Une si petite seconde suffit pour tout effacer et des mois entiers pour tout reconstruire, mais la récompense d'amour saura poindre en temps utiles. 

S'étreindre, se respecter, s'aimer, trouver le juste accord entre le corps et l'être, voici la mission qui fût la mienne. Il m'aura fallu bien du temps pour l'accepter, cette monumentale tâche, à l'envergure si démesurée, mais à l'impossible nul n'est tenu. Je demeure désormais convaincu que les chutes sont inévitables, éprouvantes, mais indispensables. 

Regarder la douleur en face, la laisser prendre place. 

Une année entière de larmes, de souffrance, mais une énergie nouvelle, indéniable, acquise, qui m'envahit. Si l'on veut bien se donner la peine de n'être pas défini par une forme de fatalisme, l'on comprend, in fine, que les coups du sort constituent en réalité une bénédiction, tout simplement parce qu'ils nous offrent la possibilité de nous trouver, de trouver en nous une force insoupçonnée, un amour nouveau que l'on se porte à soi-même. Dans la lutte, on se découvre un courage inattendu. 

J'ai cru mourir, étreint par mon liquide lacrymal. 
J'ai cru que jamais plus je n'aimerai. 
J'ai cru que le mal devenait moi. 

Et puis, une phrase entendue ici, un petit mot déposé là, et le vent tourne. Le réveil devient soudain moins pénible, l'absence moins étouffante. Le manque demeure, mais ne tardera pas à laisser place à une expérience nouvelle, celle de l'amour de soi. I got my shit together ! 

Le plus bel instant du combat c'est lorsque l'on rend les armes. 

J'ai déposé mon épée, mon armure, mon heaume, je suis descendu de mon cheval blanc, j'ai posé le pied à terre et j'ai cessé la lutte. La lutte contre moi, la lutte contre mes émotions, la lutte contre mon coeur. 

Je me suis demandé pardon, 
je me suis accordé le pardon. 
J'ai accepté l'inacceptable. 
Je me suis trouvé beau. 

Je ne pensais pas, un jour, avoir le coeur brisé. 
Je ne pensais pas, un jour, parvenir à le réparer. 

jeudi 27 octobre 2016

Je vais bien, ne t'en fais pas

C’était il y a un peu plus de deux ans, je me voyais sur une photo dans une piscine et je réalisais à quel point j’avais « enflé ». Je me suis longtemps demandé comment j’avais pu me laisser aller ainsi, alors même que j’étais dans une relation de couple stable et qu’il était important d’entretenir la flamme, comme on dit. Je me suis alors repris en main et ai perdu 7 kilos en deux semaines. 

Sport intensif, repas sains et équilibrés, mon corps était à nouveau affûté, mais cela n’a évidemment pas tenu, car les bonnes résolutions ne durent souvent qu’un temps, surtout si elles vont de pair avec des mesures extrêmes ! 
L’hiver, les restos entre copains, les week-ends à Porquerolles à boire du rosé et manger n’importe quoi ou à Megève, entre vin chaud, gratin de crozets et crêpes au Grand Marnier, toutes les excuses étaient bonnes. 

Et puis la vie vous rattrape et c’est la dégringolade. 
Alors évidemment les 13kg perdus depuis l’ont été dans les mauvais conditions, mais la stabilisation, elle, ne l’est pas. Manger sainement, des produits frais, bio (en bon bobo que je suis, à toute fin utile) cela aide à ne pas reprendre une lourdeur indésirable. 

Et puis, pour tout vous dire (la raison de ce texte en fait), je crois que la thérapie par l’honnêteté ça aide aussi. Cette année, je me suis épanché, répandu en palabres souvent indésirables et impudiques, mais cela m’a libéré, libéré de tous les « poids » que je me trimballe depuis bien trop longtemps maintenant. Cela paraît insensé, mais exprimer ce que l’on a sur le coeur, aussi indécent que cela puisse paraître, est véritablement libérateur. On se fait tout un monde de l’opinion des autres, de leur jugement, mais au fond, notre bien-être ne devrait-il pas être la priorité ? 
On perd tellement de temps à se réfugier dans le silence, cette hypocrisie qui consiste à se cacher derrière le regard de l’autre pour ne pas assumer ce que l’on est. 
La véritable liberté, c’est celle-ci ; celle qui consiste à dire « je suis ce que je suis et je fais de mon mieux ». 
Aujourd’hui, je crois que je me fous du regard des autres, je ne porte plus tellement d’intérêt à l’opinion de tous, car réduite à l’opinion générale. Évidemment, j’entends les inquiétudes et les prends à coeur, car j’ai l’air d’un chat écorché avec mes côtes apparentes et mes cuisses de poulet, mais je vous rassure, tout va bien. J'ai retrouvé le corps de mes 20 ans, à 34 ans, c'est énorme ! Oh le joli jeu de langage ! 
Je me sens léger, au propre comme au figuré. Plus je m’exprime et plus je m’affine, délirant non ?

Il y a 3 ans environ, j’ai acheté ce pantalon pour aller avec mes fonctions de directeur des ressources humaines et quelques semaines plus tard, j’éprouvais quelques difficultés à le boutonner. Voila le résultat aujourd’hui ! 



Cette photo a été prise ce matin et cela m’a fait rire car je me suis cru dans une mauvaise pub de Weight Watchers !
« j’ai perdu 13kg grâce au programme minceur de Weight Watchers et aujourd’hui je resplendis » (lire cette phrase avec une voix de greluche, pour un effet comique) Ahah. 


Plus j’avance sur le chaos de cette année et plus je prends conscience de l’importance de se regarder en face, comme je le fais sur cette photo. Les émotions sont ce qu’elles sont ; aussi dévastatrices puissent-elles être, elles ne sont finalement pas si difficiles à assumer. L’important étant de ne pas les combattre. 

Il y a quelques semaines, j’ai fini par admettre que j’étais toujours amoureux de mon « ex » (j’exècre cette expression, mais après tout c’est ce qu’il est désormais) et que j'espérais encore et toujours son retour, et après cela je perdais encore 2kg, alors même que je m’autorise des burgers, des frites, des pastabox et autres saloperies que je me retrouve obligé d’ingurgiter lorsque je ne prends pas le temps de préparer mes graines pour le boulot. Tout cela pour dire que la parole est libératrice et qu’il n’y a pas de fatalité, notre corps encaisse à sa façon ce que notre âme ne parvient pas à évacuer, décodage biologique quand tu nous tiens. 

Il est ainsi essentiel que chacun trouve son canal d’expression, sa manière à lui de dire « regardez-moi, j’existe, avec mes erreurs, mes défauts, mes qualités et je m’assume pleinement ». Une tâche, selon toute vraisemblance, pas si simple à exécuter, mais qui se veut si salvatrice ; ce que je fais aujourd'hui. 

Je vais bien, ne vous en faites pas ! 

vendredi 7 octobre 2016

Épilogue

A l'occasion d'une conversation concernant mon mal de dos qui devient passablement insupportable, je me suis entendu dire "il faut te soulager" et depuis cette phrase tourne en boucle dans ma tête et évidemment c'est en premier lieu à toi que je pense.
Rien de violent je te rassure, ni de rancoeur, juste le besoin d'une expression saine.
J'ai réalisé récemment qu'évidemment je t'aime toujours et qu'évidemment cela me sera particulièrement compliqué de me défaire de mes sentiments, tout simplement parce que tu es celui que tu es et c'est lui que j'aime par dessus tout. Il y a une part inconsciente bien sûr, car aimer c'est aussi et surtout se laisser porter par une émotion, une sensation. La rationalisation des ressentis n'arrive qu'en second lieu, lorsque l'on apprend à connaître cet autre.
Je me suis convaincu, dès le premier jour où je t'ai vu apparaître sur mon écran que tu étais l'homme de ma vie et tout ce que tu as pu dire ou faire durant les 6 années qui ont suivi mon premier message n'aura fait que renforcer ce sentiment, que j'ai donc entretenu.
Il y a quelques jours, en cherchant dans mon dictionnaire de décodage biologique les origines de mes douleurs dorsales, j'ai lu une phrase, écrite noir sur blanc et qu'étrangement je me répète depuis des mois "j'ai tout perdu". Ce tout étant ce que j'ai placé comme espoir, illusion d'avenir, projection de futur, investissement dans le présent, dans ta vie, dans ta famille. J'utilise le mot "illusion" car plus j'avance dans mes pérégrinations et plus je comprends que l'amour en réalité revêt différents visages, notamment celui de la projection et c'est celle-là même qui est dévastatrice. Je réalise qu'en tout état de cause, je n'ai rien perdu, si ce n'est notre quotidien (que je ne minimise évidemment pas, tu connais la profondeur de mon amour pour toi) et qu'il n'y a pas de vraie perte dans le sens où des projets et projections n'existent que dans nos têtes.
Je voulais aussi admettre que j'ai nié la difficulté qui pouvait être la tienne, que je n'ai voulu écouter que ma souffrance et que j'ai rejeté la tienne. J'ai compris que ce qui fait souffrir, c'est le fait de ne plus être aimé avec autant d'intensité que l'on aime soi-même, sans réaliser que tu avais toi aussi, encore le droit d'éprouver de l'affection. C'est probablement le plus difficile à admettre, que l'on puisse quitter quelqu'un et toujours avoir de l'affection pour lui. Pour celui qui est quitté, si l'amour n'est plus à la hauteur de celui éprouvé alors il ne vaut rien, ce qui est tristement faux et dévastateur, d'où mes accès de colère.
Enfin, il y a une vérité que je te dois, je ne sais pas si c'est bien celle-ci que je doive soulager, car je ne comprends pas encore le sens de ce mail, mais j'ai su dès le mois d'octobre de l'année dernière que c'était terminé entre nous. Je l'ai compris dès les premiers instants de tes interrogations et c'est la raison pour laquelle je suis parti avant même d'avoir trouvé du boulot. Si tu te souviens bien, j'ai dit à peu près ceci : "je vais partir à Lyon parce que ça sera plus facile de trouver du boulot en étant sur place". C'était une excuse, je savais que je n'aurai pas le courage de voir notre relation se dégrader, de te voir te renfermer chaque un peu plus dans le silence en attendant de réussir à comprendre ce que tu souhaitais vraiment. Et pour cela je m'en excuse,  car je t'ai laissé seul avec tes doutes, tout simplement parce que je savais que l'on arrivait au bout et que ma douleur, à ce moment là, à mes yeux, était plus importante que la tienne. J'en ai minimisé l'importance et je le réalise seulement aujourd'hui lorsque j'entends encore dans ma tête tes sanglots au moment de notre séparation par téléphone. C'est cette douleur là qui me hante et je te demande pardon pour n'avoir pas accepté ta souffrance.
Je vis l'année la plus difficile de mon existence car je vis dans la pleine conscience d'avoir partagé la vie d'un être exceptionnel et que cela m'a semblé bien trop court, parce qu'être aimé par toi a été le plus beau cadeau que la vie m'ait fait et que lorsque le gâteau est terminé, il n'en reste que le souvenir de son incroyable saveur. Une douleur exquise...
Il y a encore quelques jours je me demandais si je devais à nouveau couper les ponts, ne plus avoir de tes nouvelles pour t'oublier, mais je réalise que c'est une idiotie, car il s'agit d'une solution extrême et comme tous les extrêmes cela n'engendre rien de bon. Je dois laisser faire le temps, regarder la beauté de la douleur en face, elle n'a de sens que parce que notre histoire était belle.
Et en dernier lieu, je te remercie de me laisser m'exprimer comme tu l'as toujours fait. Tu t'exprimes peu, mais cela ne signifie pas pour autant que tu n'éprouves rien et c'est ce qui m'a rendu parfois amer. J'ai oublié que ce que l'on ne voit pas n'est pas inexistant... et surtout je crois que c'est mon ego qui s'en est trouvé blessé, car j'aurais voulu être l'oreille que tu as été pour moi.
Prends soin de toi. 

jeudi 29 septembre 2016

Que s’est-il passé ?


Je ferme les yeux un instant, un tout petit instant et en les rouvrant voici ce que je constate. 

Je vis dans un appartement de Canut au coeur du 1er arrondissement de Lyon, dans la rue des Capucins, probablement l’une des plus vivantes de la ville. Un magnifique parquet en pointe de hongrie, un plafond à la française à plus de 3m50 de haut, des pierres apparentes, me rappellent le passé bourgeois de la cité. J’enfile mon mala tibétain sur le poignet, ma bague bouddhiste sur le majeur, une petite caresse sur la tête de Rhéia, ma chatte que j’ai affublée d’un nom de titanide et me voilà dehors. 
Je descends et traverse la traboule qui relie mon immeuble à la Montée de la Grande Côte. J’emprunte cette voie piétonne, passe devant le cabinet de mon ostéo « le corps et l’être »,  pour aller faire quelques emplettes dans mon magasin Bio préféré, dans le petit village de la Croix-Rousse ! Des fruits et légumes locaux, de saisons, des graines à ne plus savoir où donner de la tête, du lait d’amande, un peu de quinoa et le tour est joué. Je suis devenu accroc au tofu mariné…
De retour à la maison, je n’allume pas la télé puisque je n’en possède pas, mais connecte mon Macbook Air à internet et me voici écoutant des chants iraniens, tout en découpant mon chou chinois. L’après-midi sera studieuse. J’alterne entre mes traités de psychologie, le Monde des religions et Stéphane Zweig, ou peut-être Edgar A. Poe, je ne sais pas encore. La soirée s’annoncera, quant à elle épique, puisqu’elle se déroulera dans mon petit bar à vin caviste bio préféré au serveur libanais déjanté, en compagnie de ma collègue tout aussi folle. Je rentrerai me mettre au lit avec mon gros pavé sur la liberté d’être et m’endormirai en songeant qu’il serait peut-être temps d’entamer l’écriture de mon second roman. 

Mais soudain je réalise l’effroi, l’horreur, la catastrophe… Que m’est-il arrivé ? Bio, quinoa, titanide, macbook air, tofu ??? Je suis devenu un putain de bobo, l’archétype même du bourgeois bohème, qui n’a de bourgeois et de bohème que les stéréotypes. Sainte Lana Del Rey priez pour nous ! 

Quelqu’un m’a récemment fait remarquer que j’avais effectivement tout un tas de petites manies qui relèvent du boboïsme et je veux bien le croire, mais dans la mesure où sa définition même du boboïsme vient en opposition à celle du catholicisme et rien d’autre, j’ai un peu de difficulté avec l’acception brute du terme. Parce que j’ai beau retourné ça dans ma tête, dans tous les sens, cet archétype de vie que je mène s’est construit au fur et à mesure de mes pérégrinations. Je n’ai pas choisi de me rapprocher d’une quelconque secte new âge et je ne me définis pas en opposition à ce que je vois, mais bien avec la liberté narcissique qui me caractérise. 

Il est ô combien difficile de se définir et se trouver quand chacun décide de vous affubler d’une étiquette qui l’aide à vous situer et donc par extension, savoir s’il peut vous aimer. Parce qu’au fond, bobo, homo, catho, arabe, quel que soit les qualificatifs que l’on use pour vous définir, tous sont valables, mais aucun n’est valide, car de par notre individualité nous sommes tous différents, donc ne pouvant, par essence être réduit à un adjectif porteur d’un sens général et commun. Cela est d’autant plus vrai que chacun, avec toute sa subjectivité, attribue, consciemment ou pas d’ailleurs, une connotation à tous ces mots, avec les conséquences positives ou négatives que cela implique.

Alors effectivement, j’ai une vie de bobo homo, mais cela ne me définit en rien. Ce ne sont que des aspects de mon existence qui offrent aux autres le loisir illusoire de se laisser le choix de m’aimer ou non. 

Et puis tiens, finalement je vais plutôt aller faire les bouquinistes et siroter un smoothie à la bergamote ! 


mercredi 3 août 2016

Folie douce

Dans mon article du 30 mai dernier, celui au cours duquel je vous exposais mes 100 vérités, en numéro 78 j'écrivais que je reprendrais volontiers mes études. 

Cela m'aura pris quelques semaines pour me décider, trouver la faculté la plus adaptée à ma situation professionnelle, mais quitte à tout changer, puisque cette année la vie en a décidé ainsi, alors je repars pour 5 ans. 

Et oui, il faut ce qu'il faut ! 11 ans d'études supérieures, quelle horreur quand on y pense ! Il ne sait pas ce qu'il veut le pauvre garçon... 

Et si, il sait enfin ce qu'il veut. Après des années d'atermoiement, de procrastination, de souffrances en tout genre, de tentatives lamentablement ratées, de revers en abandon, il était temps de se replonger dans mes rêves d'enfant, mes envies d'adolescent, mes vérités d'adulte. 

A 18 ans, j'ai fait un choix qui n'était pas le bon, j'ai cédé à la peur (celle des autres trop bien pensant), n'ai pas su m'affirmer, trouver le courage d'affronter les risques. Je ne regrette rien, car ce parcours m'a permis de me construire une volonté à toute épreuve et surtout faire de superbes rencontres. La quasi totalité des amis qui peuplent désormais mon univers n'existerait pas sans ce choix, alors aucun remords. Mais le temps est venu de prendre une décision en pleine conscience, d'assumer les risques, surmonter mes peurs, enlever le frein à main et mettre un grand coup d'accélérateur. 

Parce que ma détermination n'a d'égal que le chaos de mon chemin professionnel, je serai diplômé avant mes 40 ans et pourrai ainsi visser une sublime plaque dorée sur le pas de ma porte. 
La spécialité, je ne la connais pas encore, en revanche, il y sera inscrit "Psychologue" ! 

Souhaitez-moi bonne chance, envoyez-moi votre courage et mettez-moi un coup de pied au cul si je me plains, je saute dans le vide ! 

Et parce que la vie a toujours le don de me faire des pieds de nez, ce sera de nouveau la faculté de Reims, incroyable, n'est-ce pas ! J'aurai donc le loisir de m'y rendre une fois par an pour les exams... Les amis Rémois, à vos calendriers !

lundi 4 juillet 2016

Laisse le vent emporter tout

Parce que si c'est joliment dit, je laisse M. parler pour moi... 

Mais tout ce qui s'est passé
Glisse à côté
Comme l'eau sur les joues.
Rester comme ça attaché
Quand l'autre a quitté.

Et tous ces mots qu'on a dit
Mots qu'on a fuit
Où sont ils allés ?
Rester comme ça attaché
Ne peut rien changer
Alors va...

Je laisse le vent emporter tout
Laisse le vent prendre soin de tout
Je laisse le vent emporter tout
Laisse le vent prendre soin de nous...

Je t'ai rêvé homme sans pied,
Dieu ou névé,
Ou comme un bruit doux.
Là j'irai bien te chercher,
J'ai tellement changé

Mais tout ce qui s'est passé
Glisse à côté
Comme l'eau sur les joues.
Quand je t'ai pris par la main,
C'était un matin bien.

Je laisse le vent emporter tout
Laisse le vent prendre soin de tout
Je laisse le vent emporter tout
Laisse le vent prendre soin de nous...

vendredi 1 juillet 2016

Sans vie

Face contre terre, 
Allongé de tout mon long, 
Le corps éteint, endolori, sans vie, 
Je mords la poussière. 

Toutes les fibres de mon être suffoquent. 
Une chute inexorable qui s’achève en un bouleversant fracas. 
Des milliers de fragments de se moi meurtri qu’il va falloir recoller un à un. 

La lumière s’évanouit. 
Le noir est sombre, le vent glacial de mon hiver emporte tout. 
Je m’endors loin de tes chimères. 

Me souviendrais-je du bonheur ? 
Saurais-je me pardonner les erreurs ? 
Saurais-je retrouver le chemin qui mène à moi ? 

Redevenir soi, s’aimer de nouveau, se respecter, ne pas être autre. 
Mais qui est-il ? 
L’incommensurable me courbe l’échine. 

Vient le temps de se relever, 
Redresser le poids inanimé de mon âme. 
Faire le premier geste, 
Rassembler ce qu’il reste d’énergie. 
Cesser l’obsession, apprivoiser le vide, l’étreindre avec passion. 

mardi 21 juin 2016

Pauvre chèvre

J’abdique. 
J’avoue l’inavouable. 
J'ai fait le voeu de me montrer dans toute ma vérité, y compris la plus méprisable.

La rage s’est emparée de moi. 
Je vis la confusion la plus totale. 
L’amour et la haine se déchaînent en mon for intérieur. 

Je comprends désormais le sens de ce « I can’t live with or without you ». 
Mon présent se résume ainsi. 
Longtemps j’ai redouté cet instant, l’ai anticipé, préparé, en vain.
Je l’ai senti venir comme la légère brise annonce la tempête.
Longuement j’ai prié pour refaire ma vie avant la tienne, en vain. 

Chacune de mes pensées pour toi revêtaient la couleur de la nostalgie, désormais elles se parent d’une sombre tristesse, d’une furieuse colère, d’un chagrin monotone. Il suffit d’une seconde, une seule toute petite seconde au cours de laquelle un autre visage m’apparaît auprès du tien pour que je perde la raison. J’ai rejeté ces émotions détestables qui m’assaillent, tenté de laisser place à l’intelligence et au raisonnement positif, mais il est des vérités contre lesquelles on ne peut rien. Celle-ci est bien plus forte que moi et je ne dispose pas de l’énergie suffisante pour la combattre. 

Et je n’ai finalement pas honte d’admettre que je suis humain. 
Je ne suis pas un surhomme doté d’une capacité hors norme à la résilience, à l’acceptation. J’admets ma faiblesse, ma petitesse face à des ressentis qui ont eu raison de ma bonté. 

J’aimerais hurler, vociférer comme une bête enragée sentant son heure poindre alors qu’on la mène à l’abattoir. Je ressens cette lame glaciale placée sous mon cou, transpercée mes chairs. Exquise mise à mort.

Je tire un trait sur mes plus beaux souvenirs car ils m’envahissent à présent d’un mal profond. 

Chacune de tes évocations s’accompagnent d’un soupir, un râle, une plainte lancinante. L’hémorragie semble généralisée. Ce mal de vivre paraît si abyssale. Je ne cesse de tournoyer, emporté par le tourbillon d'une chute inexorable, interminable.

Que m’est-il arrivé ? 
Que suis-je devenu ? 
Une minable petite personne qui ne possède rien d’autre que sa misère ? 
Vais-je devoir continuer le reste de mon existence à me mépriser parce que je t’aime et te déteste tout à la fois ? 
Comment se débarrasse-t-on de tels fardeaux ? 

Outre-Atlantique ils prétendent que l’amour et la haine sont les deux cornes d’une même chèvre. Je les empoigne et avoue mon pâle désarroi. Je vais bien finir par lâcher prise et libérer cette pauvre bête de mon étreinte, bientôt… 

mardi 14 juin 2016

Sans toi

Ma respiration se fait haletante, le bien-être ne tiendrait-il qu’à un fil ?

Un jour il prend tellement de place que plus grand chose ne semble avoir d’importance, à part lui. Le lendemain on lui demande de disparaître complètement de notre vie parce qu’il apparaît préférable que la suite se fasse sans lui. 
Impermanence de l’existence, fragilité du grand tout. Les contradictions de la vie, cette vie qui place au-dessus de tout un être, une chose et rend insupportable ensuite sa moindre évocation. On ferme les yeux et il n’est plus notre centre d’attention, alors même que la veille on les ouvrait sur son sourire matinal enivrant tant indispensable. 

Qu’est-ce qui nous pousse à faire de l’autre l’objet de notre bonheur pour un jour se dire qu’il l’entrave ? Est-ce réellement lui ou alors la place que l’on veut bien lui accorder ? Est-ce dissociable ? Sommes-nous victimes de nos élans ? Conditionnons-nous notre bonheur à la présence des autres ? 

J’ai décidé de m’écouter, d’être attentif à mes émotions, à mon ego qui me joue des tours et s’acharne contre mon Moi pour le faire souffrir. Je ne tergiverse plus, mon instinct me dit fonce, alors je fonce. Il est grand temps de vivre en pleine conscience. Lorsque l’on sombre dans l’obsession c’est que le cerveau s’acharne, il veut nous blesser. Je ne le laisserai pas faire, mais cela engendre nécessairement des prises de position radicales. Mon instinct me dit « préserve-toi » et mon ego m’invite à l’acharnement. J’ai choisi de vaincre le second, il n’a eu aucune chance, je ne lui en ai pas laissé le temps. Malgré tout je dois écrire, dire. Je sors de mon silence, ma torpeur parce que je n’ai plus peur. Plus peur de me regarder en face, plus peur de bousculer les évidences, plus peur de n’être pas aimé, plus peur de me montrer. 

Et si mes mots blessent ? 
Alors je m’en trouverais triste, mais sans excuses. Je ne pose plus de voile sur l’expression de mes ressentis. Les plaies mal soignées sont comme le poison que l’on s’inocule en espérant faire souffrir son bourreau. 

Il faut se libérer des colères, elles sont les fantasmes de l’ego. 
Je n’en éprouve aucune. 
Il faut se libérer des tristesses, elles sont les faiblesses de l’âme. 
Je n’en éprouve aucune. 


Je choisis de m’entourer d’amour, de regarder le monde qui est le mien avec tendresse pour les bienfaits qu’il m’octroie. Je m’éloigne des chagrins d’aujourd’hui, m’en émancipe, car ils construisent les forces de demain. 

lundi 30 mai 2016

Cent ou plutôt sans, à vous de voir

Il y a quelques temps de cela, j'ai découvert via la blog de David, cet exercice qui consiste, à l'occasion de son centième article, d'écrire cent affirmations sur soi qui permettent aux lecteurs d'en savoir un peu plus sur la personne qui se cache derrière tous ces textes. Comme je ne respecte rien, je n'ai évidemment pas attendu d'avoir écrit 99 articles pour vous pondre ma liste de cent affirmations. J'ai débuté cet article en décembre puis l'ai mis de côté car comme vous le savez tous à ce stade, ma vie s'est trouvée quelque peu chamboulée ces derniers mois. J'avais écrit des choses que j'ai depuis supprimées puisque plus valables en l'état actuel et l'on sent bien que l'état d'esprit n'est plus tout à fait le même entre le début et la fin. Je vous laisse libre de parcourir cette liste absurde qui n'a pour seul mérite de me remettre le pied à l'étrier de l'écriture que j'ai passablement délaissée.
  1. Je m’appelle Jean-Baptiste Cureau, 
  2. Je suis né à la Clinique du Tonkin à Villeurbanne en 1982 d’une mère Sicilienne et d’un père Bressan.
  3. Je suis le premier né d’une famille de 3 enfants, un petit frère et une petite soeur
  4. C’était un joyeux bordel à la maison, 3 gamins, une chiée de cousins et cousines, d’oncles et de tantes.
  5. J’ai grandi dans la banlieue Est de Lyon à Meyzieu et j’ai détesté ça.
  6. Mon adolescence a été un calvaire, j’ai voulu mourir chaque jour pendant presque 15 ans.
  7. 7 ans, c’est l’âge de raison m’a dit ma grand-mère. Mais Mamie, ça fait bien longtemps que je l’ai la raison, lui ai-je répondu, sale gosse.
  8. Complexé, timide, mal dans ma peau, à part, c’est un peu la vision que l’on a eu de moi pendant longtemps
  9. Hors norme, différent, cérébral, c’est plutôt comme ça que je me définissais.
  10. Je ne suis pas religieux mais,
  11. J’ai une appétence pour le Bouddhisme. Ce gros bonhomme jovial me rassure.
  12. J’aime cette idée de paix et d’amour.
  13. Je crois en la réincarnation de l’âme, probablement parce que ça me rassure car,
  14. Je suis terrorisé par la mort.
  15. Je n’ai aucune tolérance pour la bêtise.
  16. Je ne sais pas joué le jeu des discussions insipides à la machine à café.
  17. J’ai le sentiment de ne pas être toujours très adapté à cette société,
  18. Probablement parce que je n’ai jamais eu confiance en moi.
  19. Je ne me définis pas comme homosexuel. J’ai une relation amoureuse homosexuelle. 
  20. Mes parents ont éprouvé des difficultés à l’accepter parce que ça faisait de moi quelqu’un d’anormal. 
  21. Cela m’a surpris jusqu’à ce que je réalise que rien chez moi ne semblait « normal »
  22. Je suis surrefficient mental.
  23. Mon cerveau possède cette particularité de fonctionner différemment. 
  24. Un diagnostic tardif m’a permis de remettre en perspective toute mon enfance. La pièce manquante de mon puzzle était bien planquée. 
  25. L’âge de la mort de mon cousin. 
  26. L’âge auquel j’ai commencé à vivre.
  27. mars 1982. Ma date de naissance me fascine et j’ignore pourquoi.
  28. Je n’accepte pas que l’on me dicte ma conduite.
  29. Je ne comprends pas la notion de fierté. Je peux être content de moi, satisfait de mes réalisations et accomplissements, mais ce sentiment là est inconnu au bataillon, je ne sais pas l’expliquer. Et c’est bien le sentiment qui m’est incompréhensible pas son ressenti ;) je vous vois déjà venir avec vos « mais c’est parce que tu n’as pas confiance en toi », non non, je pense réellement que ce truc n’est un pas une émotion, mais bien une invention de l’égo pour se faire du bien. Bref, je ne comprends pas. 
  30. Le bel âge, tout commence à trente ans.
  31. Le nombre de métiers que j’ai occupés en 10 ans.
  32. Je suis touche à tout et m’ennuie très, mais alors très rapidement.
  33. Pour moi le travail est une hérésie, une des nombreuses inventions de l’homme qui n’a qu’un seul objectif : l’asservir. 
  34. Je ne crois pas en la notion de société. Même si je suis convaincu qu’une grande majorité de personnes a besoin qu’on lui explique quoi faire, dire, penser, comment se conformer, je suis convaincu que ce modèle ne m’est pas adapté. 
  35. Je ne crois pas en la notion de violence pour enrayer la violence. Punir ne résout rien et faire des lois qui asservissent l’ensemble pour la bêtise de quelques uns est un non sens. Dans mon esprit ça n’est pas différent de crier sur son enfant pour lui dire d’arrêter de crier ou de lui coller une fessée pour lui apprendre qu’il ne faut pas taper, c’est juste complètement con. 
  36. Si les parents enseignaient correctement la notion de respect à leurs rejetons ça serait beaucoup plus simple. Encore faudrait-il qu’ils sachent exactement de quoi on parle.
  37. Je suis convaincu que tout le monde n’est pas à même d’être parent et c’est probablement parce que je ne peux pas l’être que je suis intraitable avec ceux qui sont nuls.
  38. Je mourrai en incorrigible utopiste.
  39. Je me rêve en écrivain célèbre.
  40. Je cherche un éditeur pour mon roman et c’est un exercice hideux.
  41. J’ai dû relire près de cent fois chacun des commentaires qui en a été fait tant j’ai de mal à y croire. 
  42. J’ai commencé à écrire cet article à 6h30 du matin, il est 7h15, nous sommes le dimanche 20 décembre et il faut que je m’arrête pour écrire un article pour Air France. Ensuite je vais enfiler mon tablier et je vais aller vendre des chocolats toute la journée à tous ces abrutis de clients qui s’y prennent à la dernière minute pour acheter 100 grammes d’orangettes…
  43. Je crois en l’univers et ses mystères.
  44. Je suis persuadé que rien n’arrive jamais par hasard et que la vie nous mène toujours là où l’on est sensé être. 
  45. Je pratique le décodage biologique. Selon moi, tous nos troubles physiques trouvent leur origine dans nos troubles émotionnels. 
  46. J’ai longtemps cru que je ne pourrais jamais être ami avec un ex, jusqu’à JP.
  47. J’ai de nombreux amis, ceux que l’on compte sur les doigts d’une main, ben moi il me faut plusieurs mains, je crois que je suis chanceux. J’aimerai les citer tous mais comme j’ai peur d’en oublier, alors je les laisse se reconnaître. 
  48. Je déteste les fêtes de fin d’année depuis toujours, même étant gamin. Pour moi, cela devrait être un moment de réflexion sur l’année écoulée. Se retirer loin de cette frénésie d’alcool, de bouffe, de chocolat, de bruit, de cadeaux, de protocoles que je ne comprends pas, c’est mon rêve. 
  49. Ma fête préférée c’est le 8 décembre, la version sobre pré-année 2000.
  50. Parfois je me dis que je suis peut-être un vieux con avant l’heure.
  51. J’en suis à la moitié et je ne vois pas trop ce que je vais pouvoir encore ajouter que vous ne sachiez déjà et qui vous donnerait envie de poursuivre votre lecture.
  52. Je suis égocentrique,
  53. J’aime parler de moi,
  54. Tiens donc quelle surprise, monsieur « j’écris un blog pour m’épancher »…. connard. 
  55. Je viens de supprimer ce que j’avais écrit en 55 car depuis la vie m’a malmené et que ça n’était plus d’actualité.
  56. J’ai le coeur qui bat toujours trop vite.
  57. Je mens dès que cela me chante.
  58. Je cherche encore et toujours le sens de l’existence.
  59. Je pleure.
  60. J’ai dédié ma vie à la danse et suis passé à côté de ma vocation.
  61. Je peux passer des journées entières à ne rien faire, juste parce que mon cerveau en a besoin,
  62. J’ai détesté le Pas-de-Calais.
  63. J’ai envie d’une vie à la campagne.
  64. Mon tatouage signifie « Ombre et Lumière »
  65. J’ai tenté une fois de pratiquer le naturisme et me suis retrouvé au milieu d’une partouze, j’ai fui…
  66. Si je dois mourir demain je veux que l’on répande mes cendres au sommet de Notre Dame du Mai (pas Henriette bien sûr) sur l’Adagio d’Albinoni.
  67. J’ai fait deux belles crises de nerfs il n’y a pas deux semaines, sans raison apparente. 
  68. J’ai très souvent du mal à faire des choix et ça me complique particulièrement la tâche.
  69. Pourquoi pas…
  70. Nous sommes le 30 mai 2016 et je reprends l’écriture de cet article.
  71. J’ai une peur panique de me montrer tel que je suis.
  72. Et en même temps je ne parviens plus à faire semblant et me forcer.
  73. Mon prochain tatouage sera écrit en arabe et signifie « connais-toi toi-même »
  74. Je ne suis pas fait pour être seul.
  75. J’ai parfois l’arrogante sensation d’avoir la science infuse,
  76. et je me déteste pour ça.
  77. Je suis attiré par les écorchés de la vie, mes amis les plus proches sont de vaillants survivants.
  78. Je retournerais volontiers sur les bancs de la fac pour étudier la philo.
  79. J’ai décidé de tout mettre en oeuvre pour cesser de travailler avant mes 40 ans. 
  80. Je ne m’accorde pas autant de liberté que ça,
  81. J’ai censuré de nombreuses informations en écrivant cet article.
  82. J’aimerai avoir la capacité de tout dire.
  83. J’admire les esprits libres.
  84. Je ne regrette rien, ne culpabilise jamais et ne m’embarrasse pas de tous ces sentiments superflus qui appesantissent. 
  85. Malgré tout je fais toujours attention à ce que je dis.
  86. Je n’aime pas ma vie et c’est la raison pour laquelle je passe mon temps à tout chambouler, je cherche le bonheur.
  87. Je fuis le présent dans l’espoir prometteur d’un lendemain joyeux. 
  88. J’adore Beyoncé, Adèle et Florence Foresti mais ça vous le savez déjà.
  89. Je me demande encore et toujours si l’on me comprend véritablement. 
  90. Je pourrai tout plaquer pour aller vivre à l’étranger.
  91. J’éprouve bien des difficultés à terminer cet article. Je ne suis pas sûr qu’il présente un quelconque intérêt et ne suis pas convaincu d’avoir envie de le publier.
  92. Mon prochain livre sera probablement un traité et c’est pour cette raison qu’il n’est pas prêt de voir le jour.
  93. J’espère encore et toujours rencontrer le grand amour.
  94. Oui je suis complètement taré, et oui j’en ai pleinement conscience.
  95. Aujourd’hui cela fait 21 ans que mon grand-père est mort et il me manque toujours autant.
  96. Je ne suis pas sûr que vous soyez bien nombreux à avoir poursuivi la lecture jusqu’à la fin. 
  97. Si c’est le cas vous avez toute mon admiration. 
  98. Je vous invite à en faire autant, vous verrez ce n’est pas si simple et à la fois c’est intéressant de se pencher sur soi de la sorte.
  99. J’ai gardé le plus important pour la fin. 
  100. Je veux un enfant… 

dimanche 10 avril 2016

Nobody knows


Ecrire mon désespoir, longtemps j’y ai songé, rarement me le suis autorisé. Je crois que j’ai peur. Peur de moi, peur des autres, des questions auxquelles je ne tiens pas à répondre, des émotions dont je me refuse à faire face, de la pitié, de la sympathie larmoyante, de tous ces sentiments humains dont j’exècre le plus souvent la banalité. 

Il est des heures où ma peine semble plus profonde que l’abysse, et la mort m’apparaît bien souvent comme une agréable compagne. Je me trouve dans un de ces jours où la vie ne fait plus sens. Je me sens seul, sale, triste, pathétique, éprouvant, éprouvé, proche du renoncement. Cela ne durera pas. Je maîtrise le fonctionnement de cette ellipse momentanée et submergeante. Je retrouverai la vitalité, le goût de vivre, le plaisir d’être, mais cela ne sera pas pour ce soir. 
Un flot émotionnel incontrôlé, incontrôlable me submerge. Je ne suis plus que l’ombre de mon ombre. Je me vis en déchet humain, un amoncellement de poubelles malodorantes, incommodantes. Et il n’y a ni explication, ni mot qui ne sauraient me faire revenir à la positivité. Ainsi sois-je. 

Je n’ai jamais vraiment aimé la vie. Pourquoi ? Je l’ignore. Je la trouve d’un ennui affligeant. Si les émotions ne sont pas intenses, à quoi bon en avoir !  
Le tiède m’horripile, la froideur me vivifie et la chaleur me consume. Là où d’aucuns voient la vie en noir ou en blanc, moi je semble saisir toutes les nuances de gris. Pauvre petit garçon doué d’une terrible affliction. 

J’éprouve bien des difficultés à entrevoir non seulement le bout du tunnel, mais plus encore le prochain virage. J’avance dans le noir le plus ébène. Où cette vie veut-elle me mener ? Chaque seconde s’étire en une minute qui m’apparaît bien interminable. Suis-je insensé de croire que la vie est trop longue ? Suis-je insensé de croire que la vie me consume tel un fétu de paille ? Suis-je encore sensé ? Ai-je perdu la foi ? Tant d’interrogations qui me hantent au quotidien et ne trouvent pour seul écho que la misanthropie de mon désespoir. 
On m’enjoint : « écris, cela te fera du bien ». Mais cet écrit me libèrera-t-il véritablement de mes turpitudes atrabilaires ? Nobody knows. Nobody knows à quel point je puis éprouver de mépris pour l’existence lorsqu’elle me chahute un peu trop. Nobody knows dans quel état de détestation je puis sombrer à quelque occasion. Nobody knows si je m’en sortirais, enfin, un jour. 


Un sourire de façade, une capacité au rebondissement, une volonté de résilience, parfois tous ces potentiels m’affligent d’une inouïe violence. Je hais ces autres comme je hais cette vie. Je me méprise comme on méprise la mort. J’ai perdu mes pouvoirs, temporairement certes, mais je ne parviens plus à donner le change. Il est certainement temps de prendre ce repos tant mérité. Je ne joue plus, je me présente, dans toute ma vérité, sans fard, avec mes fardeaux. La peine en bandoulière, le boulet de la tristesse chevillé au corps, je n’éprouve plus le besoin de plaire, juste d’être tout simplement. Être en accord avec mes vérités, être en accord avec mes sommets et mes abysses, être vu dans le plus simple appareil de ma nudité émotionnelle. Un être fait de doutes, de peurs, d'incertitudes, de certitudes, de violence, de sentiments crus, à vif, écorché je suis. 

samedi 26 mars 2016

Trente trois

Voilà, c’est officiel, 33 se termine et je crois pouvoir admettre sans trop de difficulté que cette année aura été la plus marquante de ma courte histoire. Toutes les émotions d’une vie condensées en cette année christique qui demeurera comme un totem au coeur de mon parcours. 

J’ai démarré mes 33 ans, donc officiellement ma 34ème année, en affirmant enfin ma véritable vocation, en réalisant que c’est dans le bordel qui se joue entre mes deux oreilles que se situe mon talent et qu’il suffisait tout bonnement de le montrer. Il y a donc tout juste un an, je vivais dans le sud, j’étais amoureux et je débutais ce qui allait constituer ma plus belle réalisation. Trois mois d’écriture intensive m’auront permis d’accoucher de mon premier roman que j’ai voulu comme l’étendard de mon optimisme retrouvé. Moi qui ai fait 12 ans de dépression, qui aurait pu m’imaginer écrivant La Croix du Mouton ? Pas moi, c’est certain ! Aujourd’hui je n’aspire plus qu’à une chose : écrire, écrire toujours et encore, aller chercher ce qui se cache tout au fond, dans les profondeurs abyssales de mon être complexe et torturé. 
J’ai ainsi connu l’exaltation de la révélation à soi-même d’une incroyable vérité, puis l’angoisse envoutante, dévorante, ravageuse de l’exposition publique de mon oeuvre et enfin la vague déferlante de témoignages tous plus perturbants les uns que les autres. Parce que les gens ont pleuré et que je ne l’avais pas même envisagé, parce que les gens m’ont fait pleurer et que je ne l’avais pas plus imaginé, parce que la passion qui dévore mais ne peut se vivre en permanence rend fou, parce que la réalité nous rattrape et qu’il faut, ma foi, se résigner; pour toutes ces raisons, ce livre aura été un catalyseur d’émotions. 
Il y a encore quelques jours, un nouveau personnage qui côtoie désormais mon chaotique passage sur cette orange bleue, à propos du livre me disait « il te survivra et c’est la trace qu’on laisse après notre mort qui nous rend éternel », c’était la St Patrick, j’étais rue St Jean à Lyon, une Guinness à la main et j’ai chialé… Et comme me le disait cette amie si chère à ma coeur, Candice « après ça tu peux mourir » bon et bien je crois que la boucle est bouclée. 
J’ai souvent envié les artistes qui montent sur scène et s’en trouvent acclamés, cette décharge surréaliste d’affection qui vous submerge. Je crois qu’à ma petite échelle c’est ce que j’ai vécu avec mes quelques phrases couchées sur le papier. Je crois que plus que jamais je vis pour ces coups d’adrénaline, pour la plaisante solitude de l’écriture, ce silencieux face à face avec soi qui ne trompe pas, pour les échanges, ces ressentis, ces émotions partagées qui agissent comme un miroir de nos âmes, lorsque nos inconscients se comprennent par l’intermédiaire de ma prose. Quelle sensation… Et puis ce désespoir, ce désespoir de retourner à la vie normale, cette vie normale que j’ai tant de mal à m’approprier, que je rejette, exècre, déplore, ne comprends pas. J’ai tant d’admiration pour ceux qui travaillent, assument leurs responsabilités, je m’en sens tellement incapable, comme si ma vie n’était pas là. 
Et puis bien sûr, comment ne pas vous parler d’Alexandre, de cette histoire d’amour si belle qui a chamboulé toutes mes certitudes sur la vie, le couple. Je ne pensais pas pouvoir vivre cela, moi qui n’ai connu que la solitude et la déception. Je trouvais enfin quelqu’un qui me bouleverse, dans tous les sens du terme. Avec lui j’ai découvert une furieuse envie de vivre heureux, de mener une quête sans relâche vers le bonheur. J’ai abandonné mon aura de tristesse pour laisser place à une gaieté dont je me pensais dépourvu. Et puis, lorsque la mélancolie s’installe de nouveau, vient alors le temps de rependre la quête du bonheur, mais seul. Et parce que la vie ne m’a pas seulement offert avec lui un compagnon, mais également un meilleur ami, plus que jamais il me soutient et je l’accompagne. Le véritable amour a ceci d’extraordinaire qu’il transcende toutes les barrières que l’on s’est fixées. 

Alors voilà, je termine donc cette année seul, à Lyon à vendre des citrons et je reste convaincu qu’il s’agit bien là de la place à laquelle je dois être aujourd’hui., parce qu'en observant dans le rétroviseur de mon existence, je constate que la route est particulièrement défoncée, mais que le paysage autour est véritablement sublime.