jeudi 4 février 2016

Où es-tu ?

Voilà presque quinze ans que j’ai découvert ce drôle de personnage illustrant un ouvrage de Marc Lévy et réalisé par Mylène Farmer et instantanément je me suis identifié à ce gosse. Sa mélancolie, son balluchon, son ballon rouge, tout m’a immédiatement fasciné. L’enfant que j’étais et qui sommeille au creux de moi lui ressemble et l’adulte que je suis se vit et se voit ainsi. Je me reconnais il y a trente ans, vingt ans, quinze ans, aujourd’hui… cette sensation indescriptible de l’évidence. Le tiraillement entre la tristesse du visage, l’instabilité du déracinement et la profondeur joyeuse de l’écarlate; je le regarde et il m’émeut. Je souris, je pleure, je vibre. La simplicité du trait, la sincérité de l’intention, tout me touche. Plus que jamais, en ce jour, je me vis ainsi.
J’ai longuement hésité à poser sur le papier la noirceur de ces dix derniers jours. Parce que je ne suis pas seul, parce que je ne veux pas faire souffrir, parce que je ne veux plus souffrir, parce que je ne souhaite pas remuer et entretenir la mélancolie bien qu’elle soit parfois salvatrice. Parce que parfois la vie nous malmène et parce que je me refuse au misérabilisme, à la fatalité, à la victimisation, à la colère ou ne serait-ce qu'à la douleur superflue. Aujourd’hui je redeviens ce petit garçon fragile. J’empoigne mon balluchon, mon ballon rouge et ma mélancolie pour repartir sur le chemin d’une vie que j’ai parfois tant de mal à comprendre. Je fais partie de ces êtres qui ne trouveront de repos qu’au moment du jugement dernier, tout simplement parce que ma quête de sens ne sera atteinte que lorsque je saurai ce qu’il y a de l’autre côté du miroir. J’aime à penser que rien n’arrive par hasard, que tout nous conduit là où nous devons être, quel qu’en soit le prix. Il est donc temps pour moi de redécouvrir la vie avec un regard neuf, enrichi d’une formidable expérience de presque six ans qui aura transcendé mon existence. Parce que des chemins qui se séparent ne constituent pas nécessairement des routes qui jamais ne se croiseront. Parce qu’aujourd’hui la vie me signifie que la suite devra se faire autrement, parce que je garde en mémoire la beauté d’une rencontre, la richesse d’un partage, la complexité de l’amour, la difficulté d’être, la volonté de vivre… 
J’ignore où la vie me mènera, quel est le sens de cette existence richement chaotique, mais ce dont je suis sûr c’est qu’il n’est de sensation plus exaltante que celle de l’amour. 

« Je ressens ce qui nous sépare, me confie au gré du hasard, je vis hors de moi et je pars à mille saisons, mille étoiles… »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire